Qu'est-ce qu'est la transphobie ?

La transphobie est une aversion envers les personnes transgenres qui peut se traduire par l'expression d'une hostilité à leur égard. Elle peut se manifester par des violences physiques et/ou morales, verbales et des comportements discriminatoires.

On distingue deux formes de transphobie : la transphobie « institutionnelle » et la transphobie « relationnelle », directe ou indirecte.

Le terme « transphobie » contient le préfixe « trans » et le suffixe « phobie », qui trouve son origine dans le terme grec « phobos » qui signifie "frayeur", "crainte". En français, l'élément formant « -phobie » exprime une « aversion ».

La transphobie est donc définie comme une aversion ou une haine manifestées ou ressenties envers les personnes transgenres ou perçues comme telles, et associées à des préjugés à l'égard de la transitude.

La transphobie ordinaire

Cette transphobie de première ligne est constituée par le "cissexisme" et le "cisgenrisme".

Le cissexisme est une forme d'oppression qui cible l'identité de genre et qui établit comme préférable la correspondance entre le genre et le sexe déterminé à la naissance.

Mégenrer une personne, volontairement ou involontairement, est de la transphobie ordinaire.

Elle est souvent l'apanage de l'entourage direct de la personne transgenre : la famille, les amis, les collègues de travail.

C'est celle qui fait le plus de dégâts car à la longue, elle use le moral de la personne transgenre qui souffre en silence parce qu'elle a peur de déranger. Elle se demande chaque fois si ce sont des maladresses, des oublis, de la mauvaise volonté ou de la pure méchanceté.

La transphobie relationnelle

Selon Arnaud Alessandrin, la transphobie relationnelle recouvre la transphobie directe qui se manifeste par le rejet immédiat de la transidentité et la transphobie indirecte qui est une mise en scène des allants de soi cisgenres (représentations comme la norme d'une identité correspondant à un sexe) et elle porte sur l’ensemble des mots et des représentations quotidiennes dans un monde cisgenré.

Elle est aggravée par l'appartenance à une ethnie autre que la race blanche, par la pauvreté, par le chômage, par les discriminations dans le milieu du travail et médical, dans les commerces, dans l'accès au logement, par le rejet de la famille et par la violation de leurs droits fondamentaux. La peur de cette transphobie amène certaines personnes transgenres à éviter de se rendre dans certains lieux et à cacher ou masquer leur véritable identité de genre. Une meilleure sensibilisation du public à la réalité de la transidentité pourrait améliorer l'évolution des normes sociales et combattre les stéréotypes genrés.

                         La pyramide de la transphobie

Le cissexisme, le cisgenrisme, la cisnormativité

Le cissexisme est une forme d'oppression qui cible l'identité de genre et qui établit comme préférable la correspondance entre le genre et le sexe déterminé à la naissance. C'est le refus d’accepter l’identité des personnes trans comme étant aussi légitime que celles des personnes cisgenres.

Certains sociologues suggèrent d'utiliser ce terme pour qualifier les discriminations transphobes. Cela permet de montrer qu'il n'y a pas une peur irrationnelle et individuelle des personnes trans, mais des violences liées au genre, qui structurent la société dans son ensemble.

Le cisgenrisme est un système d'oppression qui touche les personnes trans, parfois nommé transphobie. Il se manifeste sur le plan juridique, politique, économique, social, médical et normatif. Ce terme désigne le fait de considérer que tous les hommes et toutes les femmes qui sont nés biologiquement hommes et femmes respectivement sont la norme et de considérer que les personnes trans sont inférieures aux personnes cis. La cisnormativité est une entrave spécifique affectant les personnes trans et les discriminant parce qu'elles ne se conforment pas au modèle de genre binaire dominant.