Association Transgenre Wallonie
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Le refus des parents


Une très mauvaise idée !

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Même votre qualité de parent ne vous autorise pas à empêcher votre enfant de transitionner !

Les enfants et les adolescents transgenres


Par Lola Nicolas, présidente de ATW et de Rain'Gaum

Comme ces jeunes gens dépendent habituellement de leurs parents pour l'hébergement, le soutien moral et financier entre autres, et comme ils n'ont pas forcément accès aux traitements médicaux adaptés en raison de leur âge, ou de la réticence du corps médical, les jeunes trans font face à des difficultés différentes de celles des adultes.


Acception par l’entourage

L'état de personne transgenre n'est pas reconnu et accepté correctement par la société et cette situation fait que les enfants transgenres peuvent ressentir la nécessité de cacher leur situation à leurs parents, aux membres de leur famille et aux amis, jusqu'au moment où ils vont estimer que les conditions sont propices à cette révélation. Le processus du "coming-out" est une source de tensions dans de nombreuses familles. Certains parents choisissent de soutenir leur enfant dès le début sans trop se poser de questions parce qu’ils aiment leur enfant et qu’ils ne souhaitent que son bonheur. D’autres vont accepter progressivement cette nouvelle identité, en cherchant à s’informer correctement sur ce qu’est la transidentité et sur la manière dont ils vont pouvoir aider leur enfant afin qu’il soit bien dans sa personnalité. Enfin, il y a les "abrutis", les "cons" qui réagissent très négativement, allant jusqu'à rejeter l'enfant du foyer, ou à lui imposer une "thérapie de conversion" pour le remettre "dans le droit chemin". Ces "thérapies", liées à la droite chrétienne, sont dangereuses, inefficaces et vivement contestées par une grande partie de l'opinion publique. En 2018, la Communauté européenne a invité tous ses états membres à prendre une loi les interdisant. La Belgique n'a pas encore réagi !


Vulnérabilité

Les personnes transgenres sont souvent victimes de transphobie, rejetées, discriminées, insultées voire même brutalisées. Selon une étude italienne datant de 2011, 27,5 % des enfants transgenres ont déjà subi des violences. Les enfants sont déjà plus vulnérables à une multitude de problèmes tels que troubles psychiatriques, l'abus de substances psychotropes, la maltraitance sur mineur et aussi malheureusement le suicide. Le taux de suicide et de tentatives de suicide dans la population transgenre est extrêmement élevé. Cependant, les discriminations ne permettent pas d'expliquer les différences de santé mentale entre les personnes LGBT identifiées et la population cisgenre.

Le mal-être de ces enfants provient de leur "incapacité de pouvoir être à l'extérieur, ce qu'ils sont réellement à l'intérieur d'eux-mêmes", estime le psychiatre luxembourgeois Erik Schneider. Selon lui, le "rejet social et les discriminations subies par ces enfants de la part de l'entourage famillial et du public" provoquent des "états suicidaires". En France, plus de 65 % des jeunes transgenres de 16 à 26 ans ont déjà envisagé le suicide, et près de 34 % ont déjà fait une ou plusieurs tentatives.

En 2018, une enquête sur la santé des personnes LGBTI souligne que les jeunes transgenres et intersexes vivent très mal leurs années de collège : près des 86 % des personnes transgenres et intersexes interrogées se sont senties mal au cours de leur scolarité. En dépit de cela, le sociologue Arnaud Alessandrin considère que les mineurs transgenres ne sont toujours "pas pris en compte par les politiques publiques".


Que faut-il faire ?

Mettons d’abord les choses au clair : "si votre petit garçon aime porter des robes ou si votre petite fille adore jouer aux cow-boys", rassurez-vous, ce n’est pas un signe que votre enfant est transgenre. Ce sont des envies d’enfants et il faut les laisser pour ce qu’elles sont. Cela ne sert à rien de tenter de l’empêcher de jouer comme il en a l’envie. Fichez-lui la paix ! C’est la meilleure façon de lui permettre de grandir dans un environnement serein et bienveillant.

Avant l’âge de quatre ans, l’enfant n’a que faire de savoir s’il est un garçon ou une fille. C’est le cadet de ses soucis. L’âge de quatre ans éveille soudain en lui cette réalité qu’il est ce qu’il ressent être. S’il a été assigné dans le bon genre à la naissance, pas de souci pour lui. Par contre, si l’assignation n’est pas conforme à ce qu’il ressent, c’est le début de la souffrance. S’il se sent aimé, il va avoir le courage de révéler sa transidentité d’abord à sa maman. Il ne va pas dire : "maman, je suis transgenre" car il ne connaît pas ce terme. Il ne sait pas vraiment qu’il n’est pas dans la norme sociétale. Il dira plutôt : "tu sais, maman, je ne suis pas une fille (un garçon), je suis un garçon (une fille)" ou encore "maman, je ne veux plus mettre des pantalons (des robes), je veux mettre des robes (des pantalons)". Voici donc le début des soucis pour la maman.


Que doit-elle faire ou dire ? Surtout ne pas l’assaillir de questions car il ne pourra pas y répondre. Il n’a pour l’instant que son ressenti et son intime conviction qui lui font avouer son état. Acceptez donc ce qu’il vous dit et rassurez-le. C’est de cela qu’il a le plus besoin pour le moment. Surtout, ne lui dites pas : "tu sais, mon chéri (ma chérie), ce n’est pas grave. En grandissant, cela te passera !" C’est faux ! C’est en lui et cela y est pour toujours ! Si vous lui dites que ce n’est pas possible, qu’il se trompe ou encore qu’il se taise car on va l’enfermer chez les fous, ces paroles vont verrouiller définitivement sa conviction que vous ne le comprenez pas et que vous ne le soutenez pas ! Les relations qu’il a avec vous vont se tendre et devenir précaires. Elles vont lui laisser le sentiment que rien n’est garanti. Il va devenir anxieux car il pensera qu’il s’est trompé et que vous ne l’aimez pas. Bonjour les dégâts dans la construction de sa personnalité ! En grandissant, le manque de confiance en soi va s’accentuer, il entrera dans des relations malsaines et collantes avec quiconque qui lui montrera un peu d’affection. Il n’aura pas confiance dans les autres personnes de son entourage car sa triste expérience lui aura appris que les relations sont instables et dangereuses, que la confiance est éphémère et cela l’empêchera de construire des amitiés durables.


Dites-lui plutôt des choses telles que : "Mon chéri (ma chérie) ne t’en fais pas, ce n’est pas grave du tout. Tu n’es pas seul(e), je suis là pour t’aider et te soutenir. Et puis tu sais que je t’aime." Il (elle) comprendra alors qu’il (elle) a bien fait de vous faire confiance et surtout, il (elle) réalisera qu’il n’est pas fou (folle) voire anormal(e). C’est la base de la construction d’une personnalité stable. Par la suite, continuez à entretenir une relation tout-à-fait normale avec votre enfant et ne prenez jamais l’initiative de lui parler de sa transidentité. S’il vous en parle, répondez-lui sans jamais nier son état. N’espérez pas qu’il vous dise un jour qu’il s’est trompé. Informez-vous auprès des associations compétentes sur ce sujet et évitez les prêtres et les psychiatres car ils n’y connaissent rien. Ils travaillent en fonction de leurs préjugés et de leurs convictions. Ils ne sont pas là pour vous aider ni pour aider votre enfant, ils sont là pour vous empêcher, vous et votre enfant, de sortir de la normalité sociétale.


Et dans le pire des cas, lorsqu'il atteindra sa majorité, il vous tournera le dos, et cherchera de l'aide chez des inconnus afin de pouvoir entamer sa transition. Ce sera la rupture définitive.

Si vous tentez alors de renouer le contact, ce sera une réelle aventure pour vous car vous serez contraint de faire toutes les concessions qu'il exigera de vous s'il se rend compte que la situation actuelle vous affecte énormément. C'est ce qui s'appelle "un retour de manivelle" ou le "retour du boomerang" !

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