Association Transgenre Wallonie
Page F36 - Les personnes non binaires
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Pour être irréprochable dans une communauté de moutons, il faut être soi-même un mouton.

Les personnes non-binaires

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Dans la société actuelle, il y a des hommes et des femmes ; c’est ce que nous appelons la "binarité sociétale". Mais certaines personnes ne se reconnaissent pas dans cette binarité. Elles refusent d’être "casées" ! Elles se déclarent être "non binaire" ou "genderqueer". Mais qu’est-ce que cela veut bien dire ? Qu’est-ce que ces personnes ressentent ? Pourquoi refusent-elles de se classer dans l’une des deux catégories de genre ?

Je n’ai pas la science infuse mais je vais tout de même tenter d’apporter une explication à toutes ces questions. Tout simplement parce que ces personnes ont tout autant le droit, que les gens binaires, de vivre leur vie comme elles la souhaitent. Cette non binarité n’est pas plus une anomalie que le fait d’être gaucher, d’avoir les cheveux roux ou le fait de se sentir "femme" alors qu’on a été assigné "homme" à la naissance.

Si nous recherchons une définition du terme "non binaire", nous lirons ceci : Les termes "non-binaire" et "genderqueer" désignent les personnes dont l'identité de genre ne s'inscrit pas dans la norme binaire, c'est-à-dire qu'elles ne se ressentent ni hommes ni femmes, estimant être entre les deux, ou un "mélange" des deux ou aucun des deux. Vous allez me dire : mais comment cela est-il possible ? Et bien, franchement, je n’en sais strictement rien ! C’est la diversité de la Nature humaine !


Si nous creusons un peu plus et que nous consultons par exemple, l’encyclopédie en ligne “Wikipédia”, nous lirons, après la définition donnée, une explication nous éclairant un peu plus sur cet état de non binarité des personnes :

"Cette identité s'oppose à la binarité de genre et à la hiérarchie des genres qui peut l'accompagner (le patriarchat). Elle remet aussi en cause l'assignation de naissance à un genre donné." Nous y voilà ! Ces personnes ne veulent pas rentrer dans les cases qui organisent notre société depuis des millénaires et/ou elles refusent cette hiérarchisation de la société où les hommes dominent les femmes. Elles contestent également cette assignation des êtres humains dès la naissance ; assignation qui n’est ni plus ni moins qu’une atteinte à la personnalité de l’enfant qui vient de naître !

En quelque sorte, ces personnes non binaires, en s’affirmant comme telles, posent un acte politique. Le concept de la non binarité dérange l’ordre hétéronormé de la société qui les rejette parce qu’elle est profondément binaire et patriarcale. Les personnes "traditionnalistes" ont peur d’un chamboulement de "l’ordre des genres". Éric Fassin, professeur de sociologie à l’université de Paris, explique que dans une société dont l'évolution inquiète, certaines personnes peuvent vouloir se raccrocher à ce qui ne change pas en cherchant dans la nature, et dans l'idée que l’humanité est naturellement divisée en deux groupes, donnant une impression de stabilité dans un monde de moins en moins stable.

Mais, je vais encore compliquer un peu plus cette situation ! C’est un fait qu’il n’est pas aisé d’admettre que certaines personnes soient non binaires et pourtant cette non binarité est multiple. Elle se qualifie par d’autres mots qui vont rendre cette situation encore plus nébuleuse.


Le premier mot que je vous soumets est "agenre". Étymologiquement, ce terme signifie "sans genre" ! Comment est-ce possible ? Être sans genre signifie "ne pas se reconnaître dans aucune identité de genre." Une personne agenre s'identifie comme n'ayant pas d'identité de genre. Le genre est neutralisé. Alors que la personne non-binaire se place sur une position intermédiaire sur l'axe homme/femme, la personne agenre se situe en dehors de cet axe.

Le second mot est "neutrois". En voilà encore un de ces mots incompréhensible ! Ce terme qualifie une identité de genre qui est neutre ! Un Individu se revendiquant n'être ni femme, ni homme, ne s'identifiant ni au genre masculin, ni au genre féminin. Mais pour la majorité des gens, ça n'existe pas. Pourtant, certains pays ont admis ce "nouveau genre" en donnant la possibilité à ces personnes de demander que leur mention du genre sur leur document d’identité soit renseignée comme "neutre".

Les identités "agenre" et "neutrois" sont le refus probablement le plus affirmé d’un marqueur de genre et par conséquent la forme la plus extrême de la non binarité. J’emploie le terme "extrême" dans le sens de "plus marqué" pas dans le sens d’extrémisme ! Mais continuons car il y a d’autres termes qui qualifie également cette non binarité.

Le troisième mot est sans doute le plus simple à comprendre. Il s’agit du terme "bigenre". Une personne bigenre est une personne qui s'identifie à deux genres à la fois. Attention : ces personnes ne sont pas d’un genre puis d’un autre genre dans une période suivante de leur vie. Elles sont de deux genres au même moment et à chaque instant de leur vie.

Le quatrième mot est "pangenre" qui signifie "de tous les genres à la fois de manière égale". Cette identité de genre se situe à la fois sur le spectre non binaire mais aussi sur le spectre multigenre. Le terme "omnigenre" en est un synonyme. Il peut être employé pour désigner un désintérêt total pour sa propre identité de genre (comment les autres voient son identité de genre), dans le sens où il y a un désintérêt pour l'utilisation de certains pronoms en particulier, tant que les autres n'insistent pas sur le fait que l'on soit cisgenre. Il désigne aussi un grand panel de genres qui peuvent, ou non, tendre vers l'infini (dans le sens où ce sentiment profond d'appartenance à certaines identités de genre peut même aller au-delà de la connaissance actuelle des genres). Ce qui veut dire que, pour être “pangenre”, une connaissance de toutes les identités de genre qui existent aujourd'hui n'est pas nécessaire, puisque cela va au-delà des genres connus.

Un cinquième mot est un mot composé : "genre fluide". Cela signifie que le genre de cette personne change au cours du temps entre n’importe quelle combinaison de genre (deux ou plus). Cela n’a rien à voir avec l’intersexuation car cet état ne se rapporte pas à une situation anatomique du corps. La définition de ce terme est poreuse c’est-à-dire qu’elle peut englober à la fois tous ceux qui, dans leur identité de genre, ne se sentent ni tout à fait homme ni tout à fait femme, ou à la fois homme et femme, ou encore homme né dans un corps de femme ou inversement. L'affirmation d'une identité de genre fluide est très visible dans le milieu de la mode.

La non-binarité d'une personne peut provoquer d'intenses réactions de rejet en milieu scolaire ou familial. Le rejet des personnes non-binaires est appelé "enbyphobie", un néologisme formé à partir des initiales de Non-Binaire, NB, prononcées à l'anglaise.


La non-binarité est un concept utilisé en sciences sociales pour désigner la catégorisation des personnes, dites non-binaires ou genderqueer, dont l'identité de genre ne s'inscrit pas dans la norme binaire, c'est-à-dire qui ne se ressentent ni homme, ni femme, mais entre les deux, un "mélange" des deux, ou aucun des deux.

Cette identité s'oppose à la binarité de genre et à la hiérarchie des genres qui peut l'accompagner (le patriarcat). Elle remet aussi en cause l'assignation sexuelle à un genre donné.

La non-binarité ne doit pas être confondue à :

L'androgynie qui fait référence à l'apparence, c'est-à-dire la manière dont les autres voient cette personne.

L'intersexuation qui concerne les caractéristiques anatomiques et notamment sexuelles de la personne.

L'identité de genre non binaire concerne le ressenti de la personne à l'instar des personnes transgenres mais elles ne sont pas transgenres pour autant. Elle est aussi totalement étrangère à l'orientation sexuelle. En effet, une personne non-binaire peut être hétérosexuelle, homosexuelle, bisexuelle, asexuelle ou pansexuelle.


Au début du XXIème siècle, un nouveau terme est apparu pour qualifier ces personnes. Il s'agit du terme "intergenre" qui se veut être un terme "coupole" reprenant les catégories suivantes : "agenre", "neutrois", "bigenre", "gender fluid", "pangenre".

Toutes ces expressions ont un point commun : celui de défaire la hiérarchie des genres, de refuser l’ordre des genres, c’est-à-dire un monde fait uniquement d’hommes et de femmes. Elles mettent l’accent sur la fluidité du genre. Pour schématiser, les gender-fluid, ce sont des personnes qui vont se définir, à un moment donné, par rapport à leur ressenti, plus dans un axe féminin ou masculin, mais sans se sentir cantonnées à un genre ou à un autre. C’est aussi une autre façon de neutraliser le genre et les rôles de genre.

Les identités "agenre" et "neutrois" sont le refus le plus affirmé d’un marqueur de genre et par conséquent la forme la plus poussée de la non binarité. Pour savoir comment s'exprmier devant une telle personne, la seule chose à faire est de lui demander comment elle souhaite être qualifiée et quel pronom doit-on utiliser. Ainsi informé, la conversation pourra se dérouler dans un climat respectueux et convivial.

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